J.O. disponibles
      Alerte par mail
      Lois,décrets
      codes
      droit.org
      AdmiNet
Ce document peut également être consulté sur le site officiel Legifrance
LOI no 94-507 du 23 juin 1994 relative à la programmation militaire pour les années 1995 à 2000  (1)  
NOR : DEFX9400044L
  Art. 1er. -  Est approuvé le rapport annexé à la présente loi, qui fixe les  orientations relatives à la politique de défense, à l'équipement et au format  des forces armées pour la période 1995-2000.  
  Art. 2. -  Les moyens affectés à l'équipement des forces armées au cours des  années 1995-2000 sont ainsi fixés:  
                    (Moyens en millions de francs 1994)                     ......................................................                      Vous pouvez consulter le tableau                     dans le JO no 0145 du 24/06/94                     Page 9095   a 9102                    ......................................................     Ces moyens s'entendent des crédits de paiement de l'année, des crédits  reportés disponibles provenant des exercices antérieurs à 1995 et des  produits de fonds de concours.   Ils seront actualisés chaque année par application de l'indice des prix à la  consommation hors tabac retenu par la loi de finances pour chacune des années  considérées.   Les autorisations de programme seront déterminées annuellement en cohérence  avec cet échéancier.  
  Art. 3. -  Le Gouvernement déposera en 1997, dans les mêmes formes que la  présente loi, un projet de loi actualisant les données de celle-ci pour 1998,  1999 et 2000 et déterminant celles des années 2001, 2002 et 2003.   Si la situation économique et financière le permet, les moyens pour les  années 1998 à 2000 seront fixés dans la limite des montants suivants:  
                    (Moyens en millions de francs 1994)                     ......................................................                      Vous pouvez consulter le tableau                     dans le JO no 0145 du 24/06/94                     Page 9095   a 9102                    ......................................................   
     Art. 4. -  Les effectifs budgétaires du ministère de la défense évolueront  de la façon suivante de 1995 à 2000:                     ......................................................                      Vous pouvez consulter le tableau                     dans le JO no 0145 du 24/06/94                     Page 9095   a 9102                    ......................................................     Avant le 31 décembre 1996, le Gouvernement déposera au Parlement un rapport  d'orientation portant sur le service national et l'éventuel développement des  formes civiles dans le respect des règles d'égalité et d'universalité qui  président à son exécution.  
  Art. 5. -  Les effectifs des réserves dans l'objectif d'emploi et de  formation mentionné au e du 1 du I du rapport annexé à la présente loi sont  fixés à 500 000 hommes à l'échéance de 2000.  
  Art. 6. -  Le Gouvernement présentera au Parlement chaque année, à l'appui  du projet de loi de finances, un rapport sur l'exécution de la loi de  programmation militaire faisant apparaître la cohérence entre ledit projet de  loi de finances et le budget en cours d'exécution, d'une part, les  réalisations en termes physiques et financiers des grands programmes et des  objectifs concernant les effectifs et les réserves, d'autre part.    La présente loi sera exécutée comme loi de l'Etat.  
  Fait à Paris, le 23 juin 1994. 
                                                      FRANCOIS MITTERRAND                                            Par le Président de la République:  Le Premier ministre, EDOUARD BALLADUR                                   Le ministre d'Etat, ministre de la défense,                                                              FRANCOIS LEOTARD  Le ministre de l'économie, EDMOND ALPHANDERY                                                        Le ministre du budget,                                                 porte-parole du Gouvernement,                                                               NICOLAS SARKOZY
                                A N N E X E   RAPPORT SUR LES ORIENTATIONS RELATIVES A LA POLITIQUE DE DEFENSE, A  L'EQUIPEMENT ET AU FORMAT DES FORCES ARMEES POUR LES ANNEES 1995 A 2000                                INTRODUCTION    Le Livre blanc sur la défense, rendu public le 23 février 1994 par le  Gouvernement, a exposé le nouveau cadre de notre politique de défense, dans  un environnement international bouleversé par les événements intervenus en  Europe depuis 1989. Il a défini, sur une période d'une quinzaine d'années  environ, des orientations politiques, une stratégie, des objectifs de forces.  La loi de programmation militaire constitue la première traduction  législative de ces choix. Elle présente trois grandes caractéristiques.   1. Un effort de défense cohérent est maintenu sur toute la période afin de  préparer le modèle des forces armées du début du siècle prochain. La loi  s'étend sur une durée de six ans, de 1995 à l'an 2000, selon une périodicité  recommandée dans le Livre blanc. Elle concerne à la fois la totalité du  budget d'équipement de la défense et l'ensemble de ses effectifs, civils et  militaires, qui sont inscrits dans le dispositif même de la loi.   Elle donnera ainsi aux forces armées et aux acteurs industriels une  perspective claire à moyen terme.   La continuité de l'effort financier est assurée par un volume de crédits  s'élevant à 613,1 milliards de francs 1994, soit une progression régulière de  0,5 p. 100 en volume sur les six années à venir. L'effectif global, civil et  militaire, du personnel de la défense s'établira à 579 500 en l'an 2000.   La possibilité d'un rythme de croissance supérieur dans la seconde phase de  la loi est prévue par son article 3, en fonction de la révision qui en sera  faite à mi-parcours en 1997.   2. Le souci de rationaliser l'outil de défense et de faciliter son  adaptation dans la phase de transition stratégique que nous traversons est la  seconde caractéristique de la loi.   A l'occasion du débat d'actualisation de 1997, le taux de croissance annuel  des crédits pourra être porté jusqu'à 1,5 p. 100 si la situation économique  et financière le permet. L'enveloppe globale sur la période atteindrait alors  619,2 milliards de francs 1994. La méthode proposée ouvre, en outre, la voie  à l'adoption d'une << programmation glissante >>, le projet 1997 donnant les  perspectives pour les années 2001 à 2003 (art. 3 de la loi). La qualité des  prévisions, leur adaptation aux évolutions stratégiques et l'efficacité du  contrôle de leur exécution en seront améliorées.   Un effort de rationalisation sera simultanément entrepris, tant en ce qui  concerne les effectifs que les programmes d'armement. Après la réduction des  effectifs conduite durant les années 1980 et accélérée en 1992 et 1993, une  diminution progressive portera sur 30 400 emplois nets jusqu'à l'an 2000. La  gestion des programmes d'armement s'appuiera, quant à elle, sur une action  volontaire de réduction des coûts.   3. La priorité, dans les grands choix, a été accordée aux besoins  opérationnels des forces. Il en résulte deux conséquences. D'une part, les  fabrications et livraisons d'armements classiques, aujourd'hui en  développement ou déjà parvenus à maturité, ont été privilégiées. D'autre  part, le choix des programmes nouveaux a été entièrement guidé par les  priorités fixées dans le Livre blanc. La programmation s'est aussi attachée  au maintien des compétences nationales dans les domaines clés pour notre  indépendance et à la préparation de l'avenir, notamment dans le domaine de la  recherche.   Sur ces bases, les grands équilibres de la programmation 1995-2000  s'articulent de la façon suivante:   - une politique de ressources humaines globale et réaliste;   - une politique d'équipement des forces tournée vers le nouveau modèle  d'armées et les hypothèses d'engagement des forces évoqués dans le Livre  blanc;   - une stratégie industrielle à vocation européenne, axée sur la  compétitivité et l'excellence technologique.                        I. - LE PERSONNEL DE LA DEFENSE    La loi de programmation, telle qu'elle vient d'être définie, s'appuie sur  une politique globale concernant le personnel de la défense, dans toutes ses  catégories: militaires de carrière ou sous contrat, appelés, civils et  réservistes.                            1. Une politique globale              a) Le principe: service national et armée mixte    La conscription demeure l'une des bases de notre système de défense. Le  service national, confirmé par le Gouvernement dans les conclusions du Livre  blanc, constitue le meilleur gage de l'attachement de la nation et des  citoyens à leur défense. Il renforce la crédibilité de la dissuasion. Il  contribue aux effectifs nécessaires aux missions des forces armées, tout  spécialement en cas d'engagement sur les théâtres extérieurs. Une  professionnalisation accrue doit lui être associée.                 b) Les militaires de carrière ou sous contrat    L'évolution relative des effectifs militaires illustre le choix en faveur  d'une armée mixte associant professionnels et appelés.   Ces professionnels, dont le nombre devrait atteindre 303 900 à l'horizon  2000, garantissent la capacité d'intervention immédiate et l'encadrement de  nos forces. Les contraintes spécifiques du métier militaire, qui résultent  notamment de cette disponibilité permanente et des effets de la mobilité,  devront être reconnues et compensées. Le droit à une deuxième période de  carrière professionnelle accomplie dans la vie civile accompagnera la  nécessité de reconversion qui touche un nombre élevé de militaires. La  pension des militaires retraités ne doit pas être assimilée à un avantage de  vieillesse avant l'âge fixé par la loi pour bénéficier de la pension du  régime général de la sécurité sociale.                                 c) Les appelés    Le recours aux appelés traduit concrètement l'union historique de la nation  et de son armée et contribue à la nécessaire cohésion sociale. La fixation à  182 900 des effectifs appelés est compatible avec le maintien de la place  essentielle qu'ils occupent, en particulier dans les forces: elle doit  s'accompagner d'une valorisation des modalités d'accomplissement du service  militaire qui s'organisera autour de trois thèmes:   - mieux utiliser la ressource;   - confier davantage de responsabilités aux jeunes appelés;   - contribuer plus efficacement à l'accès à l'emploi.                            d) Les personnels civils    Les personnels civils garantissent la continuité de l'action et du soutien  de nos forces. Au terme de la période de programmation, leur effectif devrait  atteindre 92 700 personnes. Un effort particulier de gestion par bassins  d'emplois, de formation, d'adaptation ou de reconversion dans un métier  nouveau, de rénovation de l'organisation du travail, facilitera la nécessaire  évolution des structures. La politique d'accompagnement de ces mesures de  gestion sera poursuivie.                                e) Les réserves    La période de programmation verra la mise en place du nouveau dispositif  d'emploi des réservistes. Les effectifs réellement disponibles atteindront  500 000 hommes à l'échéance de 2000. Les réserves, composées de personnels  qualifiés et entraînés appelés pour une durée limitée, pourront ainsi  compléter, dès le temps de paix, les forces permanentes.                         2. Une évolution différenciée    Les modalités d'évolution des effectifs prévues par la loi mettent l'accent  sur la préservation des forces. Simultanément, des efforts de rationalisation  et d'amélioration de la productivité permettront des gains d'effectifs  significatifs sur les soutiens.           a) Des priorités conformes aux orientations du Livre blanc    Le renseignement: pour accroître les moyens humains dont disposera cette  fonction essentielle de la stratégie de défense de la France, 500 emplois  civils de toutes catégories seront créés.   La projection des forces: pour améliorer la capacité de nos forces à agir  rapidement loin de nos frontières, la professionnalisation de l'armée de  terre sera poursuivie et amplifiée par la création de 7 000 emplois d'engagés  volontaires; près de 750 emplois viendront également renforcer le soutien des  forces projetées, notamment au bénéfice du service de santé, toujours  largement sollicité.   La sécurité intérieure: la gendarmerie, dont le rôle est primordial à  travers ses missions de sécurité publique et de défense civile, disposera en  fin de période, grâce à la création d'environ 2 000 emplois, d'un effectif de  95 000 personnes. Les fonds versés par les sociétés concessionnaires  d'autoroutes pour les tronçons nouveaux mis en service à partir du 1er  janvier 1995, rattachés au budget de la gendarmerie par arrêté du ministre du  budget, devront permettre le financement d'emplois budgétaires correspondants  conformément à la clé de répartition prévue par l'arrêté du 20 janvier 1992.   L'amélioration de l'encadrement: le nombre des cadres sera accru, en  particulier dans la marine (500 officiers et officiers mariniers) et à la  délégation générale pour l'armement (500 ingénieurs civils et militaires).            b) Un effort de réduction de l'environnement des forces    Les effectifs consacrés à l'environnement et au soutien des forces  connaîtront une forte décroissance; toutes les armées seront concernées par  les restructurations; la délégation générale pour l'armement poursuivra son  effort de réorganisation et d'amélioration de la productivité. Au total, 42  100 emplois seront supprimés dont 29 300 militaires (3 600 d'active et 25 700  appelés) et 12 800 civils.                        3. Effectifs et formats d'armées    Dans ces conditions, l'évolution globale des forces armées jusqu'à l'an 2000  devrait se présenter comme suit.   L'armée de terre accentuera ses efforts en faveur de la projection de forces  plus lourdes. Ses forces disponibles projetables doivent évoluer vers  l'ensemble de plus de 120 000 hommes prévu par le Livre blanc, soit 8  divisions avec leurs soutiens. Le format total de l'armée de terre en fin de  période est fixé à 227 000 hommes.   La marine, outre le maintien de la force océanique stratégique, accordera la  priorité à ses missions de prévention et de projection de puissance. Elle  disposera d'une centaine de bâtiments dont 64 de haute mer, incluant la  capacité aéronavale et sous-marine, et d'un effectif militaire de 62 200  hommes en l'an 2000.   L'armée de l'air, avec des effectifs militaires supérieurs à 84 000 hommes,  mettra en oeuvre une vingtaine d'escadrons de combat, seize avions  ravitailleurs et une centaine d'appareils de transport. Elle fera porter son  effort sur ses capacités de mobilité stratégique et l'action dans la  profondeur.   La gendarmerie nationale verra ses effectifs progresser jusqu'à 95 000  hommes et développera ainsi sa politique de présence et de proximité sur le  territoire, au service du citoyen.   Le tableau ci-après présente l'évolution d'ensemble des effectifs de la  défense à l'issue de la période de programmation.                         LOI DE PROGRAMMATION 1995-2000                   EVOLUTION DES EFFECTIFS DE LA DEFENSE                     ......................................................                      Vous pouvez consulter le tableau                     dans le JO no 0145 du 24/06/94                     Page 9095   a 9102                    ......................................................                            II. - L'EQUIPEMENT DES FORCES    Les ressources affectées au budget d'équipement de la défense doivent  permettre en priorité de répondre aux besoins opérationnels des forces.  Ceux-ci correspondent à trois objectifs qu'il est nécessaire de poursuivre  simultanément:   - renforcer la capacité d'action de nos forces conventionnelles, afin  qu'elles puissent intervenir à distance, avec une puissance et dans des  délais compatibles avec la nature de la crise ou du conflit auquel elles  devront faire face;   - assurer la continuité de la posture permanente de sûreté et au premier  rang celle de la dissuasion nucléaire, afin de mettre le pays, en toutes  circonstances, à l'abri d'une agression;   - infléchir les moyens et l'organisation des forces armées vers le modèle du  début du siècle prochain, adapté à un nouvel environnement international.   A cette fin, les grands axes d'investissement visent à: maintenir les forces  nucléaires au niveau de suffisance; développer les capacités déclarées  prioritaires par le Livre blanc; renforcer les moyens d'action  conventionnels; améliorer la cohérence entre les forces et leur  environnement.                            1. Les forces nucléaires    La dissuasion nucléaire reste au coeur de la défense de la France. Les  forces nucléaires seront donc maintenues au niveau de suffisance  indispensable pour assurer, quelles que soient les évolutions  géostratégiques, la protection de nos intérêts vitaux. Celle-ci repose sur la  double capacité d'infliger des dommages inacceptables et de délivrer un  ultime avertissement en toutes circonstances.   Le Livre blanc prévoit le renouvellement de ces forces, sans rechercher  nécessairement l'amélioration immédiate des performances techniques que la  situation mondiale ne justifie pas. Les caractéristiques précises des armes  futures, destinées à remplacer la génération actuelle, seront définies à  l'issue des études entreprises sur la simulation et, au plus tard en 1997,  lors du réexamen de la loi.   La programmation des forces nucléaires s'ordonne, dès lors, autour des axes  suivants:   - la mise en service des sous-marins nucléaires lance-engins de nouvelle  génération dotés des missiles M 45, avec un objectif de 4 S.N.L.E.-N.G.; la  préparation du remplacement en 2005 des missiles sol-sol S 3 par des missiles  M 4, adaptés à partir d'un lot rendu disponible par le retrait anticipé du  service d'un S.N.L.E.;   - la préparation du missile M 5 pour 2010 et l'étude du remplaçant du  missile air-sol A.S.M.P., en tenant compte de l'évolution des menaces et des  défenses antimissiles;   - un effort déterminé dans le domaine de la simulation et de la modélisation  des expérimentations nucléaires.   Des ressources financières importantes seront en outre consacrées, durant  toute la période d'exécution de la loi, à la fabrication et à l'entretien des  armes en service ou en cours de mise en service.                  2. Les capacités prioritaires du Livre blanc    L'autonomie stratégique de la France dépendra demain d'une maîtrise accrue  de quelques fonctions clés: commandement-communications, renseignement,  mobilité, gestion des crises.                       a) Commandement et communications    Les instruments de commandement, de contrôle et de gestion de l'information  seront déterminants pour la conduite des crises et du combat, pour le succès  de nos forces dans les engagements futurs.   L'informatique de commandement connaîtra un développement significatif,  malgré quelques mesures d'étalement. Les efforts les plus notables  concerneront les systèmes interarmées (S.I.C.A.)* terrestre (S.I.C./S.I.R.),                   ......................................................  d'interopérabilité. La réalisation progressive d'un centre interarmées de  commandement de théâtre, projetable et interopérable avec nos alliés, sera  entreprise.   Les crédits consacrés aux communications feront l'objet d'un accroissement  sensible, avec la réalisation des satellites Syracuse II et la préparation de  Syracuse III, les programmes de transmissions Socrate, de modernisation des  télécommunications des bases aériennes et l'équipement des forces en poste  radio de quatrième génération. La définition du satellite Syracuse III  privilégiera, dans la mesure du possible, une solution faisant appel à la  coopération européenne.                     ......................................................                      Vous pouvez consulter le tableau                     dans le JO no 0145 du 24/06/94                     Page 9095   a 9102                    ......................................................                                   b) Renseignement    Les capacités de renseignement seront développées de façon cohérente, à tous  les niveaux, stratégique, de théâtre et tactique.   Le niveau stratégique est le premier bénéficiaire de la croissance des  crédits. Les moyens satellites d'observation constituent la priorité et  s'inscrivent dans la perspective d'une défense commune européenne. Le  satellite optique Hélios I, réalisé en coopération avec l'Italie et  l'Espagne, sera lancé au début de 1995. Le deuxième satellite est prévu pour  1996. La phase de définition de leur successeur, Hélios II, est d'ores et  déjà en cours. Le satellite radar Osiris sera développé à partir de 1998,  tandis que les études en matière d'écoute électromagnétique seront  poursuivies. En outre, le successeur du Berry, navire d'écoute  électromagnétique, et le D.C. 8 Sarigue de nouvelle génération, également  destiné à l'écoute, seront mis en service respectivement en 1998 et 1999.  Enfin, la direction générale de la sécurité extérieure et la direction du  renseignement militaire bénéficieront d'efforts importants. La recherche de  partenaires européens au programme Hélios II sera poursuivie.   Dans le domaine du renseignement de théâtre, seront menés à bien  l'achèvement du programme de fabrication des vingt-huit avions de patrouille  maritime Atlantique 2 et la livraison de deux systèmes d'observation Horizon,  soit quatre hélicoptères. En outre, le Mirage F 1 C.R. recevra la capacité de  détection et d'acquisition par infrarouge.   Dans le domaine tactique, l'armée de terre achèvera, en coopération avec  l'Allemagne, le développement de l'avion léger télépiloté (Brevel) et sera  dotée des premiers radars de trajectographie (Cobra) réalisés en coopération  européenne.                     ......................................................                      Vous pouvez consulter le tableau                     dans le JO no 0145 du 24/06/94                     Page 9095   a 9102                    ......................................................                                     c) Mobilité    La mobilité stratégique fera l'objet d'une priorité marquée.   Il est prévu d'acquérir dans un premier temps cinq avions ravitailleurs K.C.  135 pour renforcer les onze appareils dont nous disposons déjà, et deux  avions de transport A. 310 supplémentaires.   Des travaux de définition et de prédéveloppement seront engagés dès le début  de la loi de programmation sur un avion de transport futur (A.T.F.).   Enfin, notre capacité de transport maritime sera modernisée par la  construction d'un transport de chalands de débarquement et la commande d'un  bâtiment supplémentaire.                     ......................................................                      Vous pouvez consulter le tableau                     dans le JO no 0145 du 24/06/94                     Page 9095   a 9102                    ......................................................                                 d) Gestion de crises    L'accent sera mis sur les moyens permettant de prévenir et contenir le  développement des crises. Ils s'appuieront en priorité sur les forces  prépositionnées des armées de terre et de l'air, ainsi que sur les unités  déployables de la marine. Les forces spéciales verront leurs moyens et leur  mobilité renforcés.   L'action des forces armées au début ou au cours d'une crise pourra s'appuyer  sur le recours à des missiles de croisière à longue portée et de grande  précision (A.P.T.G.D.), développés pour une mise en service au tournant du  siècle. Ces missiles offriront une capacité militairement significative de  destruction à distance. Ils participeront également à l'amélioration de nos  capacités de projection de puissance.                     ......................................................                      Vous pouvez consulter le tableau                     dans le JO no 0145 du 24/06/94                     Page 9095   a 9102                    ......................................................                3. Le développement des moyens d'action conventionnels    Le choix a été fait de privilégier les programmes pour lesquels un effort  financier important a déjà été consenti afin que nos forces disposent au plus  vite des équipements correspondants. Ainsi en ira-t-il pour le porte-avions  Charles-de-Gaulle, pour le Rafale marine ou pour le char Leclerc.                         a) La projection de puissance    Notre capacité de projection de puissance a été privilégiée, même si tous  les programmes majeurs ne peuvent être poursuivis au rythme initialement  prévu, le Tigre et le Rafale air étant, par exemple, décalés.   Les moyens aériens seront améliorés par la modernisation de notre capacité  d'action dans la profondeur. Les Mirage 2000 D en constitueront le coeur en  l'an 2000; puis viendra le Rafale, dont le premier escadron sera opérationnel  dès les premières années du siècle prochain. Ces avions seront équipés du  missile air-sol Apache en deux versions, anti-piste à partir de 1998,  anti-infrastructure peu après 2000.   Le groupe aéronaval sera renforcé avec la mise en service du porte-avions  nucléaire Charles-de-Gaulle, qui rejoindra la flotte en 1999, avec la  première flottille d'avions embarqués Rafale marine et les avions de guet  nécessaires à la protection du groupe et à la conduite des opérations  aériennes. Par ailleurs, les capacités de projection de la marine pourront  s'appuyer sur des sous-marins nucléaires d'attaque; le sous-marin de nouvelle  génération sera lancé de manière à assurer en 2007 la relève des systèmes  précédents.   Trois cent dix chars Leclerc seront en service en l'an 2000, permettant  d'équiper une division et demie. La première phase du renouvellement du  couple char-hélicoptère de l'armée de terre sera ainsi engagée; la relève des  hélicoptères Gazelle sera préparée par le programme franco-allemand Tigre,  dont les premiers exemplaires seront livrés en 2001. Le Tigre sera équipé du  missile antichar longue portée A.C. 3 G.L.P.   Outre ces programmes, une étape complémentaire pour le développement de la  capacité de projection de puissance sera envisagée, lors de la révision de la  loi en 1997, avec le lancement possible du second porte-avions nucléaire et  du futur missile mer-mer qui constituent une priorité.                     ......................................................                      Vous pouvez consulter le tableau                     dans le JO no 0145 du 24/06/94                     Page 9095   a 9102                    ......................................................                               b) Capacités défensives    Les trois armées moderniseront leur armement défensif.   Il convient dans ce domaine de citer:   - la rénovation de 37 Mirage 2000-D.A. en Mirage 2000-5, la totalité des  appareils étant livrée entre 1997 et 2000;   - le développement de la frégate antiaérienne de nouvelle génération Horizon  dont quatre exemplaires seront commandés. Ce bâtiment, équipé de missiles de  la famille des systèmes sol-air futurs de la marine, fait l'objet d'une  coopération tripartite franco-anglo-italienne.   Le programme d'hélicoptère de transport et de lutte anti-sous-marine N.H. 90  sera poursuivi, après révision des spécifications de l'appareil afin d'en  réduire le coût. Son rythme de réalisation sera fixé lors de la révision de  la loi.   De nouveaux missiles antiaériens et antichars seront développés:   - dans le domaine antiaérien, deux familles seront programmées: les missiles  de très courte portée Mistral, en fabrication, et les missiles de courte et  moyenne portée de la famille des systèmes sol-air futurs, en développement.  Ces deux systèmes d'armes doteront les trois armées. De surcroît, le Crotale  de l'armée de l'air sera rénové et le Roland de l'armée de terre valorisé;   - dans le domaine antichar, le missile de moyenne portée sera prêt pour  2003, tandis que les missiles de courte portée Eryx seront livrés aux forces.   Il faut également mentionner la livraison de la torpille M.U. 90 pour 2000,  la livraison des missiles air-air Magic II puis Mica à l'armée de l'air et à  la marine.   Enfin, les études portant sur la défense aérienne élargie, notamment contre  les missiles balistiques de théâtre, seront entreprises dans le domaine de  l'alerte et, le cas échéant, amplifiées lors de la révision de la loi.                     ......................................................                      Vous pouvez consulter le tableau                     dans le JO no 0145 du 24/06/94                     Page 9095   a 9102                    ......................................................                4. La cohérence entre les forces et leur environnement    L'environnement des forces contribue directement à leur aptitude  opérationnelle. La loi de programmation prévoit les crédits indispensables à  la satisfaction de ces besoins.   En ce qui concerne les munitions, il s'agit de constituer un stock  permettant d'intervenir efficacement dans les crises durables, tout en  donnant aux forces les moyens d'assurer dès le temps de paix l'entraînement  indispensable. L'effort entrepris concernera à la fois les munitions  modernes, précises et tirées à distance de sécurité, et les munitions  d'emploi général, plus simples et plus nombreuses.   Pour l'infrastructure, les besoins liés aux restructurations requièrent des  investissements importants, répartis entre l'infrastructure opérationnelle,  qui conditionne directement l'aptitude des armées à remplir leurs missions,  et l'infrastructure générale, liée aux conditions de vie des personnels et à  leur environnement.   L'entretien des matériels, très sollicités par les opérations extérieures,  sera doté de façon à maintenir par ailleurs le niveau de disponibilité  opérationnelle des forces.   Enfin, la loi prévoit les moyens nécessaires pour équiper les personnels en  matériels d'usage général ou spécifiques; ces derniers sont souvent destinés  à la protection des forces projetables sur des théâtres extérieurs.            EVOLUTION DE L'EQUIPEMENT DES FORCES ARMEES (1994-2000)                     ......................................................                      Vous pouvez consulter le tableau                     dans le JO no 0145 du 24/06/94                     Page 9095   a 9102                    ......................................................                            III. - LA POLITIQUE D'ARMEMENT                        ET LA STRATEGIE INDUSTRIELLE    La loi de programmation s'inscrit résolument dans la ligne des orientations  gouvernementales exposées dans le Livre blanc en matière de politique  d'armement et de stratégie industrielle.                             1. Maîtrise des coûts    La loi traduit une volonté de réduction des coûts qui se reflétera dans la  politique des prix. La gestion des programmes d'armement fera l'objet de deux  séries de mesures convergentes à cette fin.   Conditions de l'équilibre d'ensemble, une série de mesures de réduction des  coûts seront prises d'ici à la fin 1994, comprenant en particulier un recours  accru à des contrats forfaitaires. Dans cette perspective, il conviendra de  favoriser le concept de famille d'armement, en particulier pour ce qui est  des missiles. D'une façon plus générale, la politique du Gouvernement tend à  l'élaboration de relations contractuelles entre l'Etat et les entreprises,  qui offrent à celles-ci un cadre à moyen terme, soutiennent leurs efforts  technologiques et les incitent à accroître leur compétitivité.   Par ailleurs, plusieurs programmes ne seront lancés (avion de transport  futur) ou poursuivis (N.H. 90) qu'au prix d'une révision complète des  spécifications opérationnelles et des choix techniques qui leur sont  associés. Cette révision tiendra compte tant des évolutions géostratégiques  que d'une meilleure analyse économique et fonctionnelle.   Ces mesures appellent un renforcement de la concertation entre, d'une part,  les états-majors et la délégation générale pour l'armement, d'autre part, les  acteurs industriels.             2. Recherche-développement et politique technologique    L'effort consacré à la recherche et au développement est sensiblement  maintenu sur la période de programmation, tandis que les choix de programmes  se traduisent par une répartition équilibrée des efforts vis-à-vis des  différentes entreprises. La programmation préserve donc l'ensemble des  compétences de notre industrie, particulièrement dans les domaines critiques.   Cependant, la part relative de la recherche et des développements dans les  crédits d'équipement se réduit légèrement au cours de la période. Cette  inflexion résulte en partie, pour ce qui concerne les développements, de la  priorité attribuée aux fabrications. Elle est cohérente avec les perspectives  de recomposition industrielle dessinées par le livre blanc et la mise en  oeuvre, par étapes, d'une politique de choix technologiques conçue dans une  perspective européenne. Cette évolution budgétaire est cependant graduelle,  la recomposition industrielle de l'Europe de l'armement étant elle-même  progressive.   Des actions spécifiques seront prévues au profit des petites et moyennes  entreprises à l'occasion de l'analyse stratégique et des choix de politique  technologique qui seront opérés au cours de la période.   La priorité donnée aujourd'hui aux fabrications ne doit pas faire obstacle à  une politique ambitieuse de développements exploratoires qui sera menée afin  de préparer les programmes futurs nécessaires à nos armées.                            3. Dimension européenne    Par la priorité claire qu'elle manifeste vis-à-vis des programmes en  coopération européenne, comme par l'équilibre des efforts vis-à-vis des  différentes entreprises, la loi de programmation répond enfin à un double  objectif:   - favoriser une dynamique européenne, en poursuivant les efforts engagés en  commun et en arrêtant des choix compatibles avec la perspective d'une  politique de défense à l'échelle de l'Europe;   - offrir aux entreprises françaises de l'armement des conditions  satisfaisantes pour aborder les rapprochements industriels nationaux et  européens indispensables dans une compétition à l'échelle mondiale.                 4. Industrie de défense et économie nationale    La loi de programmation offre ainsi aux entreprises françaises de défense un  cadre favorable pour leur développement. Elle favorise, de ce fait, les  effets d'entraînement positifs que celles-ci exercent sur la richesse  nationale et sur l'emploi.   Les performances de l'industrie de défense à l'exportation devraient être  améliorées par le contexte favorable créé par les grands choix d'équipement,  la préservation des grands programmes, l'orientation européenne de la  stratégie industrielle et les incitations à la productivité.   Les secteurs industriels à vocation duale, civile et militaire, voient leur  chiffre d'affaires militaire évoluer positivement. Les industries  aérospatiales et électroniques, qui représentent ensemble près de 150 000  emplois dans le domaine des activités militaires, bénéficient des choix de  programmation. Globalement, l'industrie de défense fait vivre un emploi dans  le secteur civil pour tout emploi dans le secteur de l'armement, le chiffre  étant plus élevé encore dans les secteurs précités.   Ainsi, c'est l'ensemble de l'économie nationale qui devrait tirer parti des  retombées des efforts financiers consacrés à la défense. L'industrie de  défense se caractérise en effet par une répartition géographique  décentralisée (deux tiers des emplois sont en dehors de la région  parisienne), un tissu de 5 000 petites et moyennes entreprises sur tout le  territoire, un haut niveau technologique, puisqu'elle représente 30 p. 100 de  la recherche-développement de l'industrie nationale, et de forts secteurs à  vocation duale, civile et militaire, où elle joue un rôle important, souvent  essentiel: l'aéronautique, l'espace, la construction navale, l'électronique,  l'industrie mécanique, la chimie.   GLOSSAIRE DES PROGRAMMES D'EQUIPEMENT FIGURANT DANS LE RAPPORT DE LA LOI DE  PROGRAMMATION 1995-2000                     ......................................................                      Vous pouvez consulter le tableau                     dans le JO no 0145 du 24/06/94                     Page 9095   a 9102                    ......................................................    (1) Travaux préparatoires: loi no 94-507. Assemblée nationale:   Projet de loi no 1153;   Rapport de M. Jacques Boyon, au nom de la commission de la défense, no 1218,  et annexes; avis de M. Arthur Paecht, au nom de la commission des finances,  no 1217; avis; de M. Pierre Lequillier, au nom de la commission des affaires  étrangères, no 1266;   Discussion les 24 et 25 mai 1994 et adoption le 1er juin 1994. Sénat:   Projet de loi, adopté par l'Assemblée nationale en première lecture, no 481  (1993-1994);   Rapport de M. Jacques Genton, au nom de la commission des affaires  étrangères, no 489 (1993-1994);   Avis de M. Maurice Blin, au nom de la commission des finances, no 493  (1993-1994);   Discussion les 14 et 15 juin 1994 et adoption le 15 juin 1994.